Polémique sur le port de Séte
Édition du MIDI LIBRE du mardi 16 juin 2009
COMMERCE
La société israélienne d'export de fruits et légumes doit s'installer sur le port de Sète L'installation annoncée d'Agrexco, poids lourd de l'exportation de produits frais israéliens, sur le port de Sète provoque une levée de boucliers comme rarement vue à Montpellier. Ce front de contestation, très actif depuis quelques semaines, est constitué de partis politiques de gauche (NPA, PC, PG), des Verts et d'associations pro-palestiniennes. Au total, une cinquantaine d'organisations, dont certaines confidentielles, ont rejoint la « coalition contre Agrexco » et espèrent parvenir à empêcher son implantation. L'arrivée de cet exportateur de fruits, fleurs et légumes, numéro un en Israël, a été confirmée en février dernier à Sète, en présence de Georges Frêche, dont l'un des objectifs est de relancer l'activité du port. La Région s'est parallèlement engagée dans un plan d'investissements de 200 M € dans les infrastructures du port de commerce. L'implantation du terminal d'Agrexco - auparavant basé sur le port autonome de Marseille, jugé trop instable socialement - est prévue pour la fin 2010 et représente, à terme, un trafic annuel de 500 000 tonnes , conduisant à la création de plusieurs dizaines d'emplois.
Pour les organisations qui contestent le projet, offrir ainsi un port d'attache à Agrexco revient cependant à cautionner la politique d'Israël dans les territoires occupés. « Agrexco, c'est l'instrument n° 1 de la colonisation dans l'agriculture. L'entreprise est directement liée au ministère de l'Agriculture israélien qui la contrôle à 50 %. Elle exporte 70 % des productions des colonies israéliennes dont celles de la vallée du Jourdain », précisent notamment les signataires. « Pas un euro d'argent public contre le peuple palestinien », résume le NPA, selon lequel les investissements consentis sur le port profiteront indirectement à la société israélienne.
Dans une lettre ouverte à Georges Frêche, le président de l'Association France-Palestine solidarité, Robert Kissous, précise que l'installation de la centrale Agrexco « ne tient aucun compte du contexte créé par l'intensification de la colonisation de la Cisjordanie - dont Jérusalem - » mais constitue davantage un encouragement à maintenir la situation. Selon l'AFPS, l'accord passé entre Port Sud de France, la société qui gère les installations, et l'exportateur serait enfin contraire aux textes qui régissent les accords entre l'Union européenne et Israël, notamment « à la règle d'origine qui proscrit les produits des colonies ». La réponse de Georges Frêche n'a pas traîné : « Je n'ai pas l'habitude de mêler la politique et l'économie. Le port de Sète aura des relations commerciales aussi bien avec Israël qu'avec la Turquie, l'Égypte, le Maroc ou tout autre pays arabe ou musulman », indique-t-il très brièvement. Une réplique pas vraiment de nature à calmer la fronde qui doit se prolonger non pas sur le port de Sète mais devant le conseil régional : deux rassemblements y sont prévus le 25 juin, à 9 h, lors de la session publique, puis à 18 h, pour une manifestation.
Polémique L'arrivée d'Agrexco vivement contestée à gauche
La société israélienne d'export de fruits et légumes doit s'installer sur le port de Sète L'installation annoncée d'Agrexco, poids lourd de l'exportation de produits frais israéliens, sur le port de Sète provoque une levée de boucliers comme rarement vue à Montpellier. Ce front de contestation, très actif depuis quelques semaines, est constitué de partis politiques de gauche (NPA, PC, PG), des Verts et d'associations pro-palestiniennes. Au total, une cinquantaine d'organisations, dont certaines confidentielles, ont rejoint la « coalition contre Agrexco » et espèrent parvenir à empêcher son implantation. L'arrivée de cet exportateur de fruits, fleurs et légumes, numéro un en Israël, a été confirmée en février dernier à Sète, en présence de Georges Frêche, dont l'un des objectifs est de relancer l'activité du port. La Région s'est parallèlement engagée dans un plan d'investissements de 200 M € dans les infrastructures du port de commerce. L'implantation du terminal d'Agrexco - auparavant basé sur le port autonome de Marseille, jugé trop instable socialement - est prévue pour la fin 2010 et représente, à terme, un trafic annuel de 500 000 tonnes , conduisant à la création de plusieurs dizaines d'emplois.
Pour les organisations qui contestent le projet, offrir ainsi un port d'attache à Agrexco revient cependant à cautionner la politique d'Israël dans les territoires occupés. « Agrexco, c'est l'instrument n° 1 de la colonisation dans l'agriculture. L'entreprise est directement liée au ministère de l'Agriculture israélien qui la contrôle à 50 %. Elle exporte 70 % des productions des colonies israéliennes dont celles de la vallée du Jourdain », précisent notamment les signataires. « Pas un euro d'argent public contre le peuple palestinien », résume le NPA, selon lequel les investissements consentis sur le port profiteront indirectement à la société israélienne.
Dans une lettre ouverte à Georges Frêche, le président de l'Association France-Palestine solidarité, Robert Kissous, précise que l'installation de la centrale Agrexco « ne tient aucun compte du contexte créé par l'intensification de la colonisation de la Cisjordanie - dont Jérusalem - » mais constitue davantage un encouragement à maintenir la situation. Selon l'AFPS, l'accord passé entre Port Sud de France, la société qui gère les installations, et l'exportateur serait enfin contraire aux textes qui régissent les accords entre l'Union européenne et Israël, notamment « à la règle d'origine qui proscrit les produits des colonies ». La réponse de Georges Frêche n'a pas traîné : « Je n'ai pas l'habitude de mêler la politique et l'économie. Le port de Sète aura des relations commerciales aussi bien avec Israël qu'avec la Turquie, l'Égypte, le Maroc ou tout autre pays arabe ou musulman », indique-t-il très brièvement. Une réplique pas vraiment de nature à calmer la fronde qui doit se prolonger non pas sur le port de Sète mais devant le conseil régional : deux rassemblements y sont prévus le 25 juin, à 9 h, lors de la session publique, puis à 18 h, pour une manifestation.
Guy TRUBUIL
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