Discours d'inauguration de l'association Calaisis-Palestine
Le 16 mai 2009
Françoise LUROT
DISCOURS : INAUGURATION OFFICIELLE
AMITIE CALAISIS-PALESTINE
Amitié Calaisis-Palestine a pour objectif d'apporter des informations sur la situation en Palestine, et surtout de répondre aux appels de détresse du peuple palestinien qui lutte, souffre, rêve, créé mais parfois renonce. Notre mission est essentiellement humanitaire.
Notre association insiste sur le fait qu'elle agit en dehors de toute appartenance politique ou religieuse.
Amitié Calaisis-Palestine est née tout simplement parce que nous n'avons pas une pierre à la place du coeur, et que notre coeur à nous a été bouleversé à partir d'un certain samedi 27 décembre 2008, à la vue de toutes ces vies palestiniennes qui s'arrêtaient brutalement sous ce déluge de bombes plus meurtrières les unes que les autres, qui s'abattaient sur la bande de Gaza là où s'est rendu le Docteur ALBARQAWI en janvier dernier.
Le bilan est élevé : plus de 1400 morts, 5500 blessés dont certains garderont de lourdes séquelles, des familles entières sans toit, des enfants orphelins, des parents effondrés par la mort de leurs enfants, des récoltes anéanties, et des terres qui ne seront pas cultivables avant longtemps.
Rien n'a été épargné dans cette prison à ciel ouvert qu'est la bande de Gaza, et il faut savoir qu'à ce jour, aucune reconstruction d'habitations ou autres bâtiments n'a été possible.
La situation humanitaire est catastrophique.
Les photographies de notre exposition témoignent de la détresse et de la dignité d'un peuple entier.
C'est d'abord un sentiment d'impuissance qui nous a envahi. Puis, nous avons pris conscience que notre attitude passive, notre indifférence, notre silence autorisaient de tels agissements.
Mais de quoi est donc coupable le peuple palestinien pour n'avoir pas d'autre choix que de subir encore et toujours ?
Il ne demande pourtant qu'à vivre normalement, mais la réalité est toute autre :
· imaginez des militaires qui pénètrent chez vous par la force. Ils vous expulsent, détruisent votre maison, s'emparent de votre terre ou s'installent dans une maison qui était encore hier celle de vos voisins
· imaginez chaque matin pour vous rendre au travail ou à l'école, et chaque soir pour revenir, une frontière à franchir avec une file d'attente interminable au poste de contrôle militaire, des soldats qui exigent de vous des laisser-passer, parfois même vous insultent
· imaginez de larges routes modernes dans votre pays mais que vous n'avez pas le droit d'utiliser. Il faudra vous contenter de routes mal aménagées qui rallongent les trajets
· imaginez la mer à une dizaine de kilomètres de chez vous, mais pourtant inaccessible
·
imaginez un mur de
Vous pensez que ce n'est pas possible ? Et pourtant tout cela est bien réel et se passe en Palestine.
Le mot « liberté » est vide de sens.
Et quand des hommes, des femmes, des enfants vivent quotidiennement des situations aussi dramatiques, il me semble naturel de tourner notre regard vers eux et de leur tendre la main afin qu'ils sachent que nous ne les abandonnons pas.
Pour ce faire, nos projets sont les suivants :
· rassembler des médicaments, du matériel médical, et pouvoir les acheminer en Palestine. Nous avons des contacts sur place qui nous aideront à évaluer les besoins réels afin d'y répondre au mieux.
· accueillir en France des médecins et infirmières de Palestine désireux de suivre une formation ou une spécialisation médicale.
· mener des actions communes avec d'autres associations ayant le même objectif.
· jumeler une ville de la bande Gaza avec le Calaisis
· parrainer des enfants orphelins puisque leur nombre a considérablement augmenté depuis les derniers événements.
Chacun sa mission, et nous n'avons pas le pouvoir ni la prétention de ramener
En conclusion, j'aimerais partager avec vous l'extrait d'un discours prononcé en mars 2002 à Ramallah par Mahmoud Darwisch, poète palestinien mort en aout 2008.
Le voici :
« Nous souffrons d'un mal incurable qui s'appelle l'espoir.
Espoir de libération et d'indépendance.
Espoir d'une vie normale où nous ne serons ni héros, ni victimes.
Espoir de voir nos enfants aller sans danger à l'école.
Espoir pour une femme enceinte de donner naissance à un bébé vivant, dans un hôpital, et pas à un enfant mort devant un poste de contrôle militaire.
Espoir que nos poètes verront la beauté de la couleur rouge dans les roses plutôt que dans le sang.
Espoir que cette terre retrouvera son nom originel : terre d'Amour et de Paix.
Merci de porter avec nous le fardeau de cet espoir »
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